Transformation de la validation des acquis d’expérience

Publié le 24 juillet 2025

La transformation actuelle de la validation des acquis d’expérience (VAE), s'inscrit dans une ambition globale de fluidité accrue des carrières de valorisation des compétences. La réforme de la VAE de 2022, accélérée depuis le début de l’année 2025, représente une volonté politique claire de lever chacun des freins existants.

La transformation actuelle de la validation des acquis d’expérience (VAE), souhaitée par la ministre d’État, de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et la ministre chargée du Travail et de l’Emploi s’inscrit dans une ambition globale de fluidité accrue des carrières de valorisation des compétences. La réforme de la VAE de 2022, accélérée depuis le début de l’année 2025, représente une volonté politique claire de lever chacun des freins existants.

Elle poursuit trois objectifs majeurs : accroître le taux d’emploi, favoriser la progression salariale et élever le niveau global de qualification et de productivité.

La VAE aujourd’hui : un outil puissant mais sous-exploité

La validation des acquis d’expérience (VAE), bien qu’adaptée aux enjeux actuels du marché du travail, demeure une voie peu empruntée, avec environ 20 000 diplômés par an depuis sa création en 2002. Le taux de déperdition reste élevé, avoisinant 30 % entre la recevabilité et la certification. Malgré les réformes récentes, telles que la loi du 21 décembre 2022 qui visait à multiplier par cinq les diplômés en instaurant un accès universel à la VAE, la procédure demeure perçue comme complexe, coûteuse ou mal accompagnée.

Se lancer dans une VAE : un accès difficile, peu connu et désincitatif

Une lisibilité insuffisante sur le processus et les bénéfices pour le travailleur et l’entreprise

La possibilité d’obtenir un titre ou un diplôme par la VAE, sur la base de son expérience, reste méconnue de la plupart des salariés.

Le processus souffrait jusqu’ici d’un déficit de lisibilité pour les travailleurs. Les informations étaient éparses, dispersées entre plusieurs acteurs et supports, sans guichet unique clairement identifié. Cette fragmentation rendait l’accès au dispositif complexe, en particulier pour les publics les plus éloignés de la formation ou du numérique.

Par ailleurs, les bénéfices attendus de la démarche – notamment en termes de reconnaissance professionnelle, d’évolution de carrière ou d’augmentation salariale – n’étaient ni suffisamment explicités ni garantis. Le lien entre l’engagement dans une VAE et ses débouchés concrets (employabilité, revalorisation, mobilité interne) restait flou.

Les entreprises, de leur côté, étaient souvent mal informées des possibilités offertes par la VAE, tant pour le développement des compétences que pour la gestion prévisionnelle des emplois et des parcours professionnels. Faute de lisibilité sur les démarches à entreprendre, sur les bénéfices à court terme pour l’organisation, ou encore sur les coûts mobilisables, elles investissaient peu dans le dispositif.

Cette méconnaissance limitait leur engagement dans une logique de valorisation des parcours internes, alors même que la VAE aurait pu constituer un levier stratégique pour fidéliser les talents, accompagner les reconversions ou anticiper les besoins en compétences.

Une réelle complexité d’accès
La démarche est difficile d’accès et encore très technique. Les certifications sont dispersées entre de multiples certificateurs, chacun avec ses propres procédures. Un salarié non accompagné a peu de chances d’accéder à cette 3e voie de diplomation.

Un financement difficile
Les solutions de financement étaient peu adaptées ou peu accessibles. D’un côté le Compte personnel de formation (CPF) ne couvrait pas l’ensemble des frais (accompagnement, jury…), décourageant ainsi de nombreux candidats potentiels. De l’autre, la VAE financée par les entreprises pour leurs salariés (VAE dite « collective ») n’était pas valorisée ni facilitée. Enfin le montant des VAE reste élevé.

Mener à terme sa VAE : un parcours semé d’embûches

Un long délai administratif
Les lourdeurs liées à la constitution des dossiers, les délais de réponse des certificateurs et l’absence de dématérialisation freinent le bon déroulement des parcours. Le déroulement même du processus était trop long (jusqu’à 18 mois), opaque et peu prévisible, ce qui décourageait bon nombre de candidats potentiels, en particulier les moins diplômés.

Une qualité d’accompagnement hétérogène, pour les salariés et les entreprises
En l’absence d’un cadre commun ou d’une évaluation uniforme, les candidats ne bénéficiaient pas tous du même niveau de conseil et d’encadrement pendant leur parcours. Les nombreux employeurs souhaitant certifier un groupe de salariés en les accompagnant vers la VAE étaient confrontés aux difficultés précédentes et à l’absence de services adaptés à leurs besoins.

Des coûts et des calendriers de jurys flous
Les coûts des jurys n’étaient pas systématiquement connus en début de parcours ni simples à financer, et les délais pour passer devant un jury sont souvent imprévisibles, ce qui pénalise les candidats et indirectement les employeurs. Ces délais liés à des difficultés administratives ou de transmission d’information fragilisent la VAE sur son atout principal, celui de la rapidité d’obtenir un diplôme comparé à la durée d’une formation complète.

Une transformation structurelle et ambitieuse pour répondre aux faiblesses intrinsèques de la VAE

La réforme de la VAE de 2022, accélérée depuis le début de l’année 2025, représente une volonté politique claire de lever chacun des freins existants. Elle incarne une priorité stratégique visant à démocratiser l’accès à la reconnaissance des compétences, à favoriser le dynamisme des carrières et des salaires et à soutenir l’adaptation de notre main-d’œuvre aux mutations économiques.

L’objectif assumé est de faire de la VAE un véritable levier d’émancipation, offrant à chaque citoyen, quels que soient son origine ou son parcours, l’opportunité de valoriser son expérience et d’accéder à de nouvelles perspectives professionnelles. La VAE doit devenir un instrument central de notre politique de l’emploi, contribuant à la réduction des inégalités, à l’amélioration de la compétitivité économique et à la reconnaissance pleine et entière du travail.

Se lancer dans une VAE : démocratiser l’entrée dans le dispositif et le rendre incitatif

Pour régler les difficultés liées à la méconnaissance persistante, à la complexité d’accès et au manque de lisibilité, plusieurs mesures ont été et seront prochainement mises en œuvre.

Une communication ciblée et renforcée

Les Régions, France Travail et les branches sont mobilisés pour relayer l’information sur le terrain, notamment auprès des publics prioritaires (salariés peu qualifiés, demandeurs d’emploi, travailleurs en reconversion, métiers réglementés).

  • Les conditions de réussite sont détaillées pour chaque certification, pour donner le choix au candidat de préparer son dossier de VAE seul ou avec un accompagnement.
  • Cette communication concerne également les entreprises, ainsi les directions RH ont une nouvelle solution avec la VAE collective sur France VAE.

Une centralisation de l’information, démarche simplifiée et pilotage du dispositif

La plateforme France VAE constitue désormais le point d’entrée unique des informations en ligne et de toutes les certifications ouvertes à la VAE. Elle regroupe :

  • L’ensemble des informations utiles pour décider de préparer une VAE, en lien avec les points d’information conseil des régions ;
  • Tous les certificateurs et tous les accompagnateurs de parcours.

Cette unification améliore la visibilité du dispositif et en facilite l’accès.

  • La collecte de tous les parcours VAE sur France VAE, quels que soient le certificateur ou le financeur, permet une vision 360° du nombre de VAE, de l’impact et des bénéficiaires. Le ministère du Travail et de l’Emploi assume le portage technique et financier de la plateforme numérique France VAE et anime des comités stratégiques bisannuels d’orientation et de suivi, avec Régions de France, les principaux certificateurs et financeurs.
  • Ce pilotage renforcé garantit une coordination étroite entre l’État, les Régions, les certificateurs et les partenaires sociaux pour changer d’échelle et installer la VAE au cœur des réflexes des actifs et des employeurs. Avec l’accord de tous les membres de droit indiqués dans la loi qui a lancé France VAE, ce nouveau schéma d’organisation ne nécessite pas la création d’un GIP supplémentaire, en cette période d’allégements des structures et de refondation de l’action publique.

Un élargissement de l’accès au financement des coûts d’accompagnement et de jury

Le CPF peut désormais financer la totalité du parcours, de l’aide avant dépôt du dossier de faisabilité jusqu’au coût du jury. Les nouveaux services mis à disposition des financeurs facilitent l’abondement et la dotation des demandeurs d’emploi (Régions, France Travail) ou des salariés (employeurs, Opco). Le candidat est désormais assuré que son accompagnateur va déposer et suivre son dossier de VAE sur France VAE.

Les entreprises vont trouver des services adaptés à leurs projets de financement de VAE collectives au bénéfice de leurs salariés. Leur choix de l’accompagnateur est facilité et ils peuvent suivre le déroulement du parcours qu’il finance pour leur collaborateur

L’élargissement des sources de financement renforce l’égal accès à la promotion sociale pour tous les travailleurs, en agissant à plusieurs niveaux :

En simplifiant le financement des parcours et des coûts de jury, notamment via :

  • Les Pactes régionaux d’investissement dans les compétences (PRIC), conclus entre l’État et les Régions volontaires, pour les demandeurs d’emploi ;
  • Le cofinancement par France Travail le cas échéant ;
  • Les plans de développement des compétences des entreprises ;
  • Les fonds des branches professionnelles et de leurs opérateurs de compétences ;

Mener à bien la VAE : fluidifier les parcours, fiabiliser les processus

La transformation prévoit plusieurs changements pour lever les obstacles rencontrés en cours de parcours lié à leur délai, leur complexité et leur hétérogénéité.

Une simplification du parcours

La VAE est désormais accessible sans exigence de durée minimale d’expérience, dès lors que les compétences peuvent être mises en lien avec le référentiel de la certification visée

La durée du congé VAE a été doublée pour permettre aux salariés de mieux s’y consacrer

La charge administrative a été réduite (jurys allégés, allégement documentaire). Le document de recevabilité a été simplifié.

Pour fiabiliser les données, éviter les doublons et améliorer le suivi des parcours, les systèmes des certificateurs sont interfacés avec celui de France VAE. A l’avenir, des interconnexions pourront être disponibles pour les accompagnateurs de parcours, en particulier ceux qui accompagnent les groupes de VAE collectives

Avec l’appui de la Direction Interministérielle de la Transformation Publique (DITP), le parcours numérique est amélioré, du premier clic à l’obtention du diplôme, pour renforcer l’expérience utilisateur et simplifier l’ensemble du processus.

Une garantie d’un accompagnement de qualité

Tout candidat doit pouvoir élaborer seul son dossier de VAE. Chaque candidat qui souhaite être accompagné bénéficie d’un accompagnement structuré par des normes de qualité, accessible dès l’entrée dans le parcours, y compris en VAE collective.

Un arrêté précise et harmonise le contenu d’un accompagnement à la VAE et France VAE actualise ses conditions générales d’utilisation en conséquence. Les certificateurs s’engagent à préciser les prérequis sur France VAE dans le cas où le RNCP est incomplet.

Des délais réduits et plus prévisibles

France VAE accélère et simplifie la transmission en un clic du dossier de recevabilité puis du dossier de validation au certificateur, de manière dématérialisée.

Une task force dédiée est mobilisée pour fluidifier le passage en jury des certifications particulièrement demandées, en particulier dans les secteurs réglementés de la petite enfance et du sanitaire et social).

L’objectif est de garantir des calendriers clairs et des jurys plus fréquents avec au moins 4 jurys par an, dimensionnés selon le nombre de candidats (quelques dizaines dans des diplômes industriels et des centaines dans le sanitaire et social).

Les candidats retrouvent les dates de jury et résultats sur leur espace personnel sur France VAE.
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